Le commissionnement est une démarche proposée aux porteurs de projet de construction ou de rénovation lourde dans différents secteurs (résidentiel, tertiaire, industriel…). Elle vise à s’assurer de l’efficacité énergétique attendue après les travaux de construction ou de rénovation. Le rétrocommissioning, quant à lui, permet d’améliorer la performance énergétique après construction ou rénovation, sur un projet n’ayant pas fait l’objet d’un commissionning. Explications par Akéa Énergies.
Commissionnement ou commissioning : définition
Selon la définition proposée par le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), le commissionnement représente « l’ensemble des tâches pour mener à terme une installation neuve afin qu’elle atteigne le niveau de performances contractuelles et créer les conditions pour les maintenir ».
Le commissioning concerne les bâtiments neufs ou existants lors d’une rénovation. Il commence dès la programmation du projet. Les professionnels impliqués (architectes, bureaux d’études, entreprises de travaux, exploitants, etc.) prennent en compte les exigences de performance et d'efficacité tout au long du projet. Le processus de commissionnement ne s'arrête pas là. Il se poursuit pendant toute la durée de vie du bâtiment. Cela inclut les phases de conception, de construction, de mise en service, et de fonctionnement quotidien.
Quels sont les objectifs du commissioning ?
Dans le bâtiment (tertiaire, résidentiel) ou dans l’industrie, le commissionnement revêt plusieurs objectifs :
- Améliorer les fonctionnalités du bâtiment : Le commissionnement assure que le bâtiment ou l'installation fonctionne comme prévu. Il permet de bien orchestrer tout équipement consommant de l’énergie (systèmes de chauffage, de climatisation, de ventilation, l’éclairage, etc.) pour les mettre au service des occupants et du gestionnaire d’énergie ;
- Renforcer l’efficacité énergétique : Il permet d’optimiser la consommation énergétique du bâtiment, réduisant ainsi les coûts d'exploitation sur le long terme ;
- Assurer plus de confort et de sécurité : Il assure que les occupants bénéficient d'un environnement confortable et sûr ;
- Favoriser les opérations de maintenance : En identifiant rapidement les dysfonctionnements et en assurant la prévention des pannes, le commissionnement contribue à prolonger la durée de vie des équipements et à réduire les coûts de maintenance.
Il s’agit donc d’un processus essentiel au moment de faire sortir de terre une construction neuve ou de rénover un bâtiment.
À savoir : le Contrat de Performance Énergétique (CPE) permet aussi de garantir l’efficacité énergétique des opérations d’économies d’énergie. Le CPE est un partenariat entre un maître d’œuvre et un opérateur, fixant un objectif d’efficacité énergétique sur une durée déterminée. En cas de non-atteinte des objectifs, des pénalités sont prévues pour l’opérateur.
Bien que l’objectif soit le même, le commissionnement et le CPE diffèrent en termes de démarche et d’interlocuteurs.
L’agent de commissionnement : chef d’orchestre du projet
Au cœur du processus de commissioning, on retrouve la figure de l’agent de commissionnement. Il dirige le processus de commissionnement, assurant que tous les membres du projet travaillent ensemble de manière harmonieuse. Il peut s’agir d’un prestataire externe en Assistance à maîtrise d’ouvrage - AMO (le plus fréquent et le plus conseillé) ou bien être intégré directement à l'équipe de maîtrise d’œuvre. L'agent de commissionnement peut intervenir à toutes les étapes du cycle de vie du bâtiment : depuis la programmation, la conception et la construction, jusqu'à la mise en service et les premières années d'exploitation.
Commissionnement et labels
Au moment de construire ou rénover un bâtiment, certains labels environnementaux exigent ou recommandent fortement le recours à des missions de commissioning. Parmi eux, on trouve :
- La certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) ;
- Le DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen) ;
- Le label LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) ;
- La certification HQE (Haute Qualité Environnementale) ;
- Le label Effinergie.
Ces labels de construction ou de rénovation éco-responsables permettent de rendre un bâtiment plus attractif pour des investisseurs ou de futurs locataires.
Enfin, le CBCP (Certified Building Commissioning Professional) est une certification reconnue pour les professionnels formés en tant qu'agents de commissionnement. Nos experts Akéa Énergies sont certifiés CBCP, garantissant ainsi un accompagnement de qualité dans l'optimisation de la performance énergétique de vos bâtiments.
Akéa Énergies se charge du commissionnement de votre projet de rénovation
Quels sont les avantages du commissionnement ?
Le commissionnement présente de nombreux avantages pour les projets de construction et de rénovation lourde :
- Un amortissement rapide : Bien que le commissionnement puisse représenter un investissement initial, il est souvent amorti rapidement - 2 à 3 ans - grâce aux économies réalisées sur les coûts énergétiques et opérationnels.
Le Cerema indique qu’il est possible de remarquer des « gains économiques considérables dès l’an 1 ». - Des économies d’énergie à la clé : Le commissionnement permet d'optimiser les systèmes énergétiques, réduisant ainsi la consommation d'énergie et les coûts associés. Cela se traduit par des factures énergétiques plus basses et une empreinte carbone réduite.
- Une réduction des opérations de maintenance : Un système bien commissionné fonctionne de manière plus fiable et efficace, ce qui réduit la fréquence et le coût des interventions de maintenance. Cela prolonge également la durée de vie des équipements.
- Peu ou pas de travaux modificatifs : Le commissionnement assure que les plans sont optimaux et équipements sont installés et fonctionnent correctement dès le début. Cela minimise le besoin de retravail des plans ou de changement des systèmes à installer.
- Conformité au décret tertiaire : qui concerne les sites abritant des activités tertiaires de plus de 1 000 m2.
Le décret tertiaire, qu’est-ce que c’est ?
Mis en place dans le cadre de la Loi ELAN de 2018, le décret tertiaire impose à certains bâtiments tertiaires des objectifs de réduction de leurs consommations d’énergie finale d’ici 2030, 2040 et 2050. Le commissionnement contribue à l’atteinte de ces objectifs, car le décret impose une obligation de résultats plutôt qu’une obligation de moyens.
Combien coûte ce processus ?
Il est difficile de donner un prix pour le commissionnement. En effet, cela dépend de la taille du bâtiment, du périmètre d’intervention ou même des tarifs du prestataire choisi. Le montant peut aller au-delà de 120 000 € dans certains cas (source : Cerema).
Une aide de l’Ademe pour le commissionnement
La mise en place d’un tel processus représente un investissement. Une aide de l'ADEME (agence de la transition énergétique) prend la forme d'une subvention couvrant 50 % du coût de votre mission de commissionnement, avec un plafond de dépenses totales fixé à :
- 30 000 € pour un bâtiment
- 60 000 € pour plusieurs bâtiments
Cette subvention concerne uniquement le secteur tertiaire.
Que contient un plan de commissionnement ?
Un plan de commissionnement est un document clé qui détaille toutes les étapes nécessaires pour garantir que les systèmes d'un bâtiment ou d'une installation fonctionnent comme prévu. Il doit contenir les informations suivantes : le plan de mesure et de vérification (PMV), la liste et contenu des opérations de commissionnement, le planning d’exécution et intervenants associés.
1. Plan de mesure et de vérification (PMV)
Le PMV spécifie les niveaux de performances attendus sous forme d'indicateurs avec des objectifs chiffrés. Il comprend une évaluation de la situation initiale, des formules d'ajustement et une description détaillée des outils de mesure et de suivi utilisés pour évaluer la performance tout au long du projet.
2. Liste et contenu des opérations de commissionnement
Le plan décrit toutes les opérations de commissionnement nécessaires, depuis la phase de projet jusqu'à la fin de la période de parfait achèvement. Cela inclut :
- Un plan de contrôle de l’exécution, qui garantit que toutes les étapes sont suivies conformément aux spécifications ;
- Des modes opératoires spécifiques pour la mise en service, le réglage et la réception des installations, dans le cadre des opérations préalables à la réception (OPR) ;
- Un protocole de suivi et d'évaluation pour s'assurer que les systèmes continuent de fonctionner comme prévu après la mise en service initiale.
3. Planning d’exécution et intervenants associés
Enfin, le plan de commissionnement inclut également un calendrier détaillé pour l’exécution de toutes les opérations, avec les intervenants associés à chaque étape. Cela permet de coordonner efficacement les efforts de tous les membres de l'équipe de projet et de s'assurer que toutes les tâches sont accomplies en temps voulu.
Comment le mettre en place ? Les étapes à respecter
Pour bien mettre en place un plan de commissionnement, il est nécessaire de respecter certaines étapes. Voici comment faire :
1. Planification
À cette étape, l’agent de commissionnement définit les objectifs de performance et élabore un plan détaillé. Il sélectionne les équipes et établit un calendrier pour toutes les étapes.
2. Mise en œuvre
L’entreprise chargée des travaux installe les systèmes conformément aux spécifications et forme les équipes sur les procédures. Elle effectue des inspections régulières et des tests préliminaires.
3. Vérification
Ensuite, il convient de tester tous les systèmes de manière approfondie pour confirmer qu'ils répondent aux critères de performance. L’entreprise documente les résultats et corrige les problèmes identifiés.
4. Exploitation et maintenance continue
Enfin, il faut surveiller régulièrement les performances et effectuer l'entretien préventif et correctif. L’agent de commissionnement veille à former continuellement le personnel et réalise des audits périodiques pour maintenir l'efficacité du bâtiment.